La Vila Autódromo a eu son origine dans les années 1960, comme une colonie de pêcheurs qui s’y est établie aux marges de la Lagune de Jacarepaguá. Lors de la décennie suivant, la population a grandie et s’est diversifiée dans le contexte de grands aménagements urbains dans la régions, par exemple le Riocentro et l’Autodrome de Jacarepaguá – celui-ci ayant inspiré le nom de la communauté.
Deux réinstallation ont été mises en place par l’ Office du Logement (Secretaria de Habitação): une qui comptait des habitants de la favela Cardoso Fontes, quand celle-ci avait été délogée et une autre avec des habitants de la Cidade de Deus, dans une période dans laquelle une partie de cette favela a été délogée.
Depuis les années 1980, l’effort des habitants pour consolider la communauté est notable. En 1987, l’Association des Habitants et Pêcheurs de la Vila Autódromo (Associação de Moradores e Pescadores da Vila Autódromo – AMPVA) a été constituée. Il y a encore eu des tentatives de mettre en place et de régulariser la distribution d’électricité, d’eau, de ramassage des déchets et de téléphone. Ce travail collectif est devenu la principale caractéristique de la Vila Autódromo et il s’est montrée fondamental pour la résistance des habitants au fil des années.
LES ANNÉES 1990

La décennie de 1990 a été marquée par une augmentation des tentatives de déloger la communauté. Or, en même temps, cette période a été marquée par les différentes réussites acquises par la Vila Autódromo pour assurer sa permanence légale.
En 1992, le Gouvernement de l’État de Rio de Janeiro, lors du mandat de de Leonel Brizola, a démarré une procédure d’inscription socio-économique par la biais de l’ancien Office Extraordinaire d’Affaires Foncières et Installations Humaines (Secretaria Extraordinária de Assuntos Fundiários e Assentamentos Humanos (SEAF), qui a marqué le début du processus de régularisation foncière de la communauté Vila Autódromo.
L’année suivante, le Municipe, sous l’administration de l’ancien maire Cesar Maia a mis en place une Action Civile Publique (Ação Civil Pública (ACP)) pour désoccuper la Vila Autódromo, sous le prétexte de causer un dégât urbain, esthétique et environnemental. Le groupe politique de Cesar Maia et d’Eduardo Paes, ce dernier occupant à cette époque le poste de sous-maire de la Barra da Tijuca, a continué à faire pression pour le départ de la Vila Autódromo au long des années.
La communauté a réussi à résister. En 1994, un important acquis est venu : dans le cadre du programme “Meu pé de chão” (“mon pied de sol”), l’État de Rio de Janeiro a octroyé 85 titres DE concession réelle pour l’usage de la terre, pour un délai de 30 ans, ultérieurement prolongés pour 99 ans renouvelables. Entre 1997 et 1998, l’État de Rio de Janeiro désormais sous la gestion de Marcello Alencar a octroyé 162 nouveaux termes qui ont assuré la permanence des habitants.
ANNÉES 2000

Dans les années 2000, nous avons vu émerger à l’ordre du jour la question des méga-évènements sportifs, qui a modifié la politique urbain de Rio de Janeiro. Cela n’a pas seulement affecté la Vila Autódromo mais aussi d’autres innombrables communautés.
En 2002, la ville de Rio a été choisie comme le siège des Jeux Panaméricains de 2007. Lors de la planification, la région de l’autodrome a été destinée à la construction d’un complexe sportif qui a donné lieu au Vélodrome, au Parc Aquatique Maria Lenk et au stade polyvalent HSBC Arena.
Tel projet a représenté un nouveau risque de délogement. Lors de cette période, une accélération du processus d’accroissement urbain de la région nord de Barra da Tijuca, autour des avenues Abelardo Bueno, Salvador Allende et Ayrton Senna, a engendré une augmentation de la spéculation immobilière. Malgré tout cela, la Vila Autódromo n’a jamais cessé de résister et en 2005 elle est devenue une Zone de Spécial Intérêt Social (Área de Especial Interesse Social) par le biais de la Loi Complémentaire 74.
Avec l’ample support du capital privé et des grandes médias, une nouvelle menace est venue quand la Ville de Rio de Janeiro a été choisie en 2009 comme le siège des Jeux Olympiques de 2016. Le délogement des communautés à bas revenu a été l’une des principales marques du mandat de Eduardo Paes (2009-2016). Dans le Plan Stratégique annoncé en janvier 2010, la Vila Autódromo se retrouvait parmi les 119 favelas qui seraient réinstallées par le Municipe. Jusqu’en 2015, il est estimé que plus de 20 mille familles aient été délogées à cause de la Coupe du Monde de 2014 et des Jeux Olypiques Rio 2016. Que dans la Vila Autódromo, plus de 500 familles y ont été délogées pour justifier la mise en place du Parc Olympique, du Centre de Médias et des reformes de mobilité urbaine.
Au long de sa résistance, la Vila Autódromo a eu une énorme capacité de se mettre en dialogue avec les milieux académiques, avec des avocats commis d’office (Defensoria Pública) et avec la presse, notamment l’internationale et alternative. La communauté a également fait un usage important des réseaux sociaux, comme lors de la campagne #UrbanizaJá (#UrbanisezToutDeSuite) ; elle a participé à des manifestations et a organisé des rencontres culturelles qui ont davantage rendu visibilité à la cause défendue.
L’un des principaux instruments de lutte a été le Plan Populaire de la Vila Autódromo (Plano Popular da Vila Autódromo (PPVA)), élaboré avec l’assistance des laboratoires NEPLAC/ETTERN/IPPUR (Núcleo Experimental de Planejamento Conflitual do Laboratório Estado, Trabalho, Território e Natureza do Instituto de Pesquisa e Planejamento Urbano e Regional da UFRJ) et NEPHU-UFF (Núcleo de Estudos e Projetos Habitacionais e Urbanos da Universidade Federal Fluminense). En décembre 2013 le PPVA a reçu le prix Urban Age Award, de la part de la Deutsche Bank. Le plan a été mis à jours plusieurs fois en fonctions des nouvelles configurations de la communauté, jusqu’en 2016.
À cette même année, après plusieurs contraintes vécues à quelques mois des Jeux Olympiques, le maire Eduardo Paes a annoncé l’urbanisation de la communauté par la mise en place de 20 nouvelles maisons pour remplacer les anciennes, qui seraient démolies. Malgré le fait que ces constructions ne représentent que 3% de ce qui a été la Vila Autódromo, il est indispensable de ratifier leur importance. En effet, la communauté a réussi à rester dans son territoire en dépit des tentatives répétées de la déloger, notamment après un évènement comme celui qui a été les Jeux Olympiques 2016.